Résumé de la journée et en téléchargement un déroulé plus détaillé.
Résumé de la journée
5ème FORUM DES RASED
Paris le 6 Décembre 2014
Le 5ème Forum des RASED s’est tenu à Paris le 6 Décembre dernier. Il a rassemblé environ 200 personnes à la Bourse du travail, venues entendre les divers intervenants : Roland Gori, invité de la FNAREN, Serge Thomazet, invité de la FNAME et Eric Plaisance convié par l’AFPEN à participer à nos réflexions concernant l’école inclusive et la place des personnels des RASED auprès dans cette école en changement.
Roland GORI a développé une parole libre autour de l’évolution générale de la société, de l’utilisation des nouvelles techniques qui servent l’information plus que la connaissance. Il a pointé la marchandisation de l’homme et la gestion administrative de la démocratie qui n’est plus qu’une organisation comptable selon lui. De son point de vue, les diagnostics enferment nos élèves dans la vision utilitariste d’une société de la norme dont les procédures d’évaluations relèvent de l’imposture. Roland Gori déplore la disparition de la narration de soi avec la mise en œuvre de décisions qui seraient programmées par avance, dictées par des techniques plus que par la pensée. Il dénonce la désertion de la posture morale, la fin du questionnement éthique et l’accélération de l’information que l’informatique amplifie et qui confisquerait la pensée.
Serge THOMAZET a remis l’école inclusive au cœur de son intervention : quelle école souhaitée par le législateur au départ, pour quels élèves, avec quels professionnels aujourd’hui et quelles formations pour demain ?
Le temps de l’adaptation scolaire a été utile à des milliers d’enfants sans changer l’école. La loi de 2005 conduit à une évolution inévitable des RASED qui doivent désormais aider l’école à s’adapter aux besoins de tous les élèves. Les architectes relèvent le défi de l’accessibilité universelle, de la même façon l’école est mise face à l’enjeu de l’accueil pour tous.
Serge Thomazet nous interpelle sur le bien fondé de la distinction entre difficulté et trouble en pointant que la médicalisation de l’échec vient souvent en réponse à des familles qui ne trouvent pas les réponses attendues à l’école. Il nous invite à sortir de la catégorisation difficulté / trouble pour répondre simplement et le plus justement possible aux besoins réels de l’enfant.
Pour lui, l’enseignant spécialisé doit être formé à mettre en évidence les points forts de l’élève et ce qu’on peut attendre de lui dans un projet scolaire pensé, soutenu par des professionnels qui maîtrisent à la fois la connaissance de la norme et la connaissance de l’écart à la norme. L’école inclusive doit mettre en place un dispositif (et non une structure) souple, contingent et adaptable, qui peut répondre aux besoins éducatifs particuliers.
Cependant c’est l’école qui est inclusive ; la classe ne peut pas l’être. L’inclusion joue nécessairement sur l’organisation de l’école et s’appuie sur un travail d’équipe. L’évolution du métier d’enseignant spécialisé lui permettrait de trouver un véritable statut dans l’école de demain.
Eric PLAISANCE rappelle également que le temps de l’adaptation donnait aux enfants handicapés un statut de visiteurs dans l’école. Avec l’école inclusive, c’est à un changement paradigmatique et une modification structurelle que le législateur nous convie. Les évolutions pédagogiques sont indispensables pour sortir du diagnostic médical et considérer l’individu dans sa dimension unique. L’accessibilité universelle dépasse la problématique scolaire et concerne l’ensemble de la société. De même, ’inclusion ne se fait pas au bénéfice de certains mais au bénéfice de tous et vise l’universalité de l’aide. L’inclusion ne veut pas signifier que tous sont en même temps au même point mais qu’il est nécessaire d’envisager des dispositifs souples de soutien et des pôles de ressources flexibles. De nouvelles « unités d’appui » pourraient succéder au RASED qui sortiraient ainsi des clivages difficulté / handicap. Des formations communes aux personnels de l’Education Nationale et à ceux du secteur médico-social en lien avec les associations de parents pourraient œuvrer à une culture nouvelle pluridisciplinaire et interinstitutionnelle.
En conclusion :
L’école dont nous vivons les mutations au cœur de nos pratiques n’a pas fini ses transformations. Par leurs analyses systémiques, nos invités nous ont aidé à mettre en perspective ces changements quelques fois difficiles et la nécessité de sortir des structures connues pour inventer des dispositifs souples en réponse aux besoins éducatifs de TOUS. La redéfinition des métiers des personnels des RASED et de leurs nouvelles missions est au cœur des actuelles négociations ministérielles.
Pour plus de détails sur les interventions voir les notes en .pdf