L’EMPATHIE À L’ÉPREUVE DU SPÉCISME :
QUELS CHOIX POUR L’ENFANT ?
Joël LEQUESNE
Psychologue clinicien, ancien psychologue scolaire
De toutes les discriminations dont l’enfant est souvent témoin, le « spécisme » reste sans doute l’une des moins reconnues dans le monde des adultes.
Rappelons que cette discrimination selon le critère de l’espèce a pour effet d’accorder peu d’égards aux animaux à notre merci, sachant que la violence avec laquelle ceux-ci sont communément traités pour notre consommation (élevages industriels, sacrifices rituels…) ou pour notre divertissement (chasse de loisir, corrida…) n’échappe pas au regard des plus jeunes.
Comment l’enfant perçoit-il cette réalité sociale?
C’est tout l’objet de cet article dont l’auteur décrit un véritable antagonisme entre l’empathie spontanée des petits humains et le spécisme des adultes indifférents à la condition animale, et va même jusqu’à envisager « les risques d’une déséducation » lorsque l’enfant est incité à trouver légitimes des actes de cruauté s’ajoutant à la violence ordinaire.
Pour autant, le spécisme se limiterait-il à ses conséquences sur le sort des animaux dont nous disposons et à l’émoi qu’elles suscitent?
Selon Claude Lévi-strauss, c’est bien la rupture radicale entre humanité et animalité qui serait à l’origine de discriminations telles que le racisme; la question de savoir dans quelle mesure la façon dont nous traitons les animaux influence la façon dont nous traitons certains êtres humains reste toujours aussi actuelle et appelle à une redéfinition de l’humanisme.
L’occasion, peut-être, de revisiter les fondements de notre anthropocentrisme déjà malmené par Freud (et avant lui par Copernic et Darwin) mais encore bien ancré dans l’éducation ainsi que dans des pratiques sociales et culturelles accessibles aux enfants.
Un article innovant à lire et à partager,
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