Chers adhérents,
Le premier numéro de Psychologie & Education pour l’année 2017 est sur le point de paraître. Nous en profitons pour nous réjouir du décret de création du corps de psychologue de l’Éducation nationale !
Vous pouvez aussi vous le procurer à la demande (commande-publicationsafpen@afpen.fr).
Il se compose de six articles présentés ci-dessous.
Nous attendons vos propositions d’article : partagez votre réflexion et votre pratique à l’école…
Sollicitez des auteurs autour de vous, la revue a besoin d’être alimentée !
Psychologie & Education 2017-1, mars 2017.
Psychologue de l’Education nationale : entre compétences et partenariats
Sommaire
Editorial
Nacéra HUBERT-BETRAOUI – La prise en charge de la difficulté scolaire : une co-construction enseignant/RASED
Alain NOBLE – Ecole et disparités : un paradoxe ?
Hubert STOECKLIN – Rôle des héros dans la construction de l’enfant-élève
Katia TERRIOT – WISC-V : quels changements pour le-la praticien-ne ?
André TRICOT – Les contraintes spécifiques des apprentissages scolaires
Livres et revues
Editorial
Le 1er février 2017, la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a annoncé la publication au Journal Officiel du décret « portant dispositions statutaires relatives au nouveau corps de psychologues de l’Éducation nationale » . Cette date historique est l’aboutissement d’un long cheminement qui a mobilisé depuis des dizaines d’années les énergies des uns et des autres, des organisations syndicales et aussi professionnelles parmi lesquelles l’AFPEN qui a joué un rôle fédérateur avec une détermination constante pour qu’enfin nous soyons reconnus comme psychologues à part entière au sein de l’institution qui nous emploie, et ce , pour un meilleur service auprès des élèves.
Le hasard a fait que ce premier numéro de Psychologie & Éducation à paraître, suite à la publication de ce décret tant attendu, est principalement composé de contributions de psychologues de l’Éducation nationale. Avec celui d’un psychanalyste, leurs écrits viennent confirmer la nécessité des échanges avec nos partenaires et éclairer les problématiques des élèves en difficulté.
Nacéra Hubert-Bétraoui aborde le partenariat entre les enseignants et le dispositif RASED pour réfléchir dans la co-construction à la difficulté scolaire de l’élève. Après avoir situé le RASED institutionnellement, en soulignant aussi les représentations dont il peut faire l’objet, l’auteure rend compte du fonctionnement des antennes d’une circonscription. Elle analyse avec les enseignants le positionnement de chacun autour de la demande, aide à en repérer les enjeux, prend en compte le sentiment d’être démuni, la tendance à parfois externaliser vers le médical. Elle s’arrête en particulier sur la difficulté d’ordre comportemental. Des vignettes cliniques viennent illustrer son propos. Chaque regard apporte un éclairage précieux et permet d’édifier une démarche pertinente, pour laquelle chacun est force de proposition. […] Le fait de pouvoir dialoguer lui [l’enseignant-e] permet de se décentrer, de prendre du recul et ainsi être disponible, y compris psychiquement, pour élaborer. »
Alain Noble prend en compte un autre aspect de la fonction du psychologue de l’Éducation nationale, toujours en lien avec les différents acteurs de l’école. Il considère que l’accueil des parents introduit une prise en compte de l’altérité. Cette reconnaissance expose chacun à une sorte de hiatus entre l’élève idéal imaginé par l’institution et l’enfant dans sa réalité psychique. Notre rôle peut aussi s’inscrire là, pour aider à démêler les représentations, par exemple en équipe éducative quand elle peut aussi être espace de respect et de mise au travail par la pensée.
Pédopsychiatre et psychanalyste, Hubert Stoecklin s’intéresse, dans une intervention à Toulouse et à Rodez en 2016, précisément à ce qui peut se passer entre un enseignant et son élève et quels sont les héros qui concernent chacun d’eux, ainsi que ce qui se passe à un niveau conscient mais également inconscient de part et d’autre. L’auteur prête au héros une fonction existentielle dans notre condition d’être humain. Il se confronte à nos limites (notamment celle de la mort), nos angoisses. « Créateur d’idéal » qui « sort du lieu commun », il possède des « pouvoirs » qu’il met au service du groupe. Le développement est jalonné par des rencontres avec différents héros. Le premier serait notre mère, puis notre père. Arrivé à l’école il serait nécessaire qu’on établisse un contrat de confiance entre les héros domestiques et le monde de l’école. Les références cinématographiques, mythologiques, philosophiques illustrent cet exposé aux accents parfois humoristiques.
Professionnellement, nous devons nous tenir à jour. Katia Terriot rend compte d’un volet de l’exercice de la psychologie avec une présentation de la dernière version de l’Échelle d’Intelligence pour Enfants de Weschler (WISC-V). Elle aborde les changements majeurs qui y apparaissent, soulignant les modifications de structure, le contenu, la passation, l’analyse des résultats. Elle illustre sa présentation de deux situations de bilan menées avec deux jeunes.
Le décret concernant la création du nouveau corps des psychologues de l’Éducation nationale insiste sur la nécessité d’une formation de haut niveau pour servir aux mieux les enfants que nous rencontrons. André Tricot nous rappelle qu’il faut nous remettre en question avec cette approche de l’apprentissage scolaire qu’il propose. Trop souvent considéré comme la plupart des apprentissages humains, adaptatifs, l’apprentissage scolaire répond selon lui à sept spécificités fondamentales qu’il est important de prendre en compte pour mieux comprendre les difficultés et favoriser les progrès des élèves.
Bonne lecture !
Le comité de lecture