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Psychologie & Éducation 2020-2, juin 2020.

Psychologie & Éducation 2020-2, juin 2020.

« Au début de l’épidémie du Covid 19, personne n’y a cru, on regardait de loin les “ gestes barrières ”. Le 12 mars, l’annonce de la fermeture des écoles nous a obligés à passer du déni à une prise de conscience brutale. Le confinement qui commençait allait durer huit semaines… » C’est ainsi que s’ouvre l’éditorial du numéro intitulé L’école à contretemps (1) de la revue que vous pouvez lire ci-dessous, en attendant de la découvrir dans quelques jours.

Très bonnes vacances à tous après cette période de crise sanitaire si particulière.

– Le comité de lecture :
comite.lecture@afpen.fr
– Bulletin d’abonnement sur :
https://www.afpen.fr/IMG/pdf/bulletin_abonnement_revue_p_e-2.pdf
– Bon de commande au numéro : https://www.afpen.fr/IMG/pdf/bon_de_commande_pe_au_no-_2019-2.pdf


SOMMAIRE 2010-2
Marie Claude Egry – Quelques pistes de réflexions… Confinement et intimité
Gaby Keiser-Weber – Le psychologue de l’Éducation nationale face à la crise sanitaire.
Urgence sanitaire versus urgence psychologique ?
Camille Sanrey Arnaud Stanczak Sébastien Goudeau Céline Darnon – Confinement et école à la maison : l’illusion de la solution numérique
Michèle Bromet-Camou – L’école à la maison n’est pas l’école à la maison.
Serge Pittiglio – Regard psychanalytique sur le confinement lié à la crise du Covid-19
Christine Peiffer – Retour sur 55 jours de confinement…

Témoignages :
Myriam – Bruits de vie
Claire – Conseiller pédagogique, un métier en mutation
Françoise – Face à l’inédit, retrouver des repères
Carole – Vous avez dit continuité pédagogique ?
Anne-Sophie – Le temps suspendu
Christine – Un jour sans fin ou l’histoire d’un médecin scolaire confiné
Johanna – Vers une discontinuité pédagogique
Pascale – Engagement et pragmatisme
Catherine – Conséquences professionnelles et personnelles du confinement
Patricia – L’aide relationnelle pendant le confinement

ÉDITORIAL

Au début de l’épidémie du Covid 19, personne n’y a cru, on regardait de loin les « gestes barrières ». Le 12 mars, l’annonce de la fermeture des écoles nous a obligés à passer du déni à une prise de conscience brutale. Le confinement qui commençait allait durer huit semaines. La nécessité d’assurer la « continuité pédagogique » s’est imposée à tout le monde, professionnels, élèves et parents : comment faire face à cette rupture, se mettre en lien et retrouver des repères ? Sous l’impulsion de son président et de son conseil d’administration l’AFPEN, s’est aussitôt mobilisée dans un travail quotidien de communication pour apporter des ressources, permettre des échanges, partager des informations. Grâce au site internet, aux réseaux sociaux, aux courriels et aux réunions en visio, les psychologues ont trouvé au plan local et national, un collectif au sein de l’association, pour lier, « tisser », « retisser » l’identité professionnelle. Plusieurs projets se sont fait jour assez rapidement au niveau du CA.

Un groupe de travail a lancé un questionnaire intitulé, Psychologues EN en temps de crise, pour donner la parole aux psychologues du premier degré. Plusieurs centaines de réponses nous sont parvenues. Les résultats et les conclusions de cette enquête feront l’objet d’une publication à venir.

De son côté, le comité de lecture de la revue Psychologie & Éducation a entrepris de « fixer » ce moment dans des écrits plus substantiels. Conscients que la réflexion de l’après-coup aurait lieu plus tard, nous avons voulu mettre en forme ce qui se passait du point de vue des psychologues et des autres professionnels de l’école. Nous sommes partis sur deux types d’écrits : des articles réflexifs et des témoignages de professionnels de l’école maternelle et élémentaire : enseignants, directeurs, psychologues, formateurs, médecins, IEN, ont été invités à partager leur expérience sous forme de journal de bord, récit, vignettes… Nous publions dans ce numéro une série d’articles qui apportent différents points de vue sur ce que le confinement et la « continuité pédagogique » ont provoqué, et les témoignages reçus, sous formes de « morceaux choisis » ou en entier pour quelques-uns. Le prochain numéro de Psychologie & Éducation prendra la suite de celui-ci, avec d’autres articles, et la publication de l’ensemble des témoignages est prévue. Le confinement a brisé la dynamique de l’épidémie et révélé les angles morts de notre système éducatif, mettant en lumière les inégalités qui traversent notre société. Les espaces école – famille ne sont plus différenciés, et les lignes qui délimitent les places de chacun s’effacent pour d’autres modalités de liens entre enfants, parents et enseignants permettant de s’inscrire différemment dans le rapport à l’autre. Le bouleversement des hiérarchies a laissé la place à de nouvelles « relations d’entraide » et de coopération, et à une créativité professionnelle sans précédent, mais a aussi favorisé le décrochage scolaire, quand la relation à l’école n’a pas résisté à la fracture sociale et culturelle existante. Le lien avec l’école a été la priorité des professionnels ; le nombre de familles « perdues », qui ont rompu ce lien, était une vraie préoccupation.

Les articles

Les deux premiers articles de ce numéro pointent l’importance de la position de tiers du psychologue dans l’institution, dans ce contexte de confinement.
Le libre-propos, Confinement et intimité, écrit par Marie-Claude Egry dès le mois de mars, nous invite au respect de l’équilibre entre l’intime, le privé et le public. Pour les relations à inventer dans le travail social et psychologique, il nous faut alterner réflexion et action, pour que celleci ne soit pas le moyen de mettre à distance notre inquiétude, « aussi contagieuse que le virus » et le « sentiment d’urgence qui s’infiltre en nous ». C’est la position du Psychologue EN face à la crise sanitaire qui est analysée par Gaby Keiser-Weber, avec la question de l’urgence, de la déontologie au regard des nouvelles modalités de communication et des retombées psychologiques par rapport à la mort. Le psychologue observe, veille, analyse… il accompagne, soutient, aide… il « balise les rives des inquiétudes et du recueil des signes… ». Il prend soin des enseignants qui doivent créer une enveloppe rassurante pour que les enfants ensuite trouvent leurs propres ressources. Les trois articles suivants parlent de la famille sur laquelle repose la « continuité pédagogique » : « l’école à la maison » est passée au filtre de l’analyse de la psychologie sociale, de l’approche groupale et familiale et de la psychanalyse.

« Aucun élève ne doit rester au bord du chemin »… et pourtant, l’article, Confinement et école à la maison, l’illusion de la solution numérique, de Camille Sanrey, Arnaud Stanczak, Sébastien Goudeau et Céline Darnon, reprend dans le détail la question des inégalités sociales, souvent niées ou mises sous le tapis du « handicap socio culturel », dans leurs effets sur la réussite scolaire, dans le contexte de l’école à la maison. Les auteurs concluent avec des réserves quant à l’utilisation du numérique qui n’a pas compensé l’éloignement de l’école. Michèle Bromet-Camou se fait porte-parole des parents mis à mal par les attentes de l’école. Non, L’école à la maison n’est pas l’école à la maison ! La famille est prise dans une réorganisation psychique qui nécessite de lâcher prise pour « se relier à l’enfant » et se décaler de la question scolaire. L’auteure pointe l’enjeu de la relation parents – enseignant, déplacé des difficultés de l’enfant à l’école, aux contenus du programme. Serge Pittiglio, apporte un Regard psychanalytique sur le confinement et la crise du coronavirus, sur le malentendu entre l’enfant et l’élève qui se joue quand les parents doivent être les représentants temporaires de l’institution. Il y a un changement de la nature du lien parent – enfant que l’auteur éclaire par un rappel des enjeux affectifs à l’œuvre dans les apprentissages

Christine Peiffer, avec Retour sur 55 jours de confinement, vient conclure cette première partie de la revue. De sa place de psychologue, elle décrit et analyse les bouleversements du cadre et le rétablissement des relations de travail. Elle nous présente le suivi psychologique de Maxence qui s’est poursuivi pendant le confinement.

Les témoignages

Les témoignages de professionnels de l’école que nous avons rassemblés viennent faire écho aux articles. Ils sont présentés sous forme d’extraits, à lire au fil de la revue, ou dans leur intégralité pour quelques-uns, dans la deuxième partie. Tous témoignent de la déflagration de l’annonce de la fermeture des écoles et de la désorganisation qui a suivi, de la reprise parfois difficile des relations professionnelles, de l’articulation à trouver entre vie personnelle et travail, de la temporalité insaisissable de cette étrange période, de l’importance du travail d’équipe… et aussi, de leurs étonnements, leurs découvertes inattendues et leurs questions sur l’après. L’écriture familière ou plus à distance, avec humour ou gravité, inquiétude ou sérénité… nous dit quelque chose de leur état d’esprit et beaucoup de leur engagement dans leur métier.

Le comité de lecture remercie chaleureusement les auteurs qui ont accepté d’écrire dans des délais très courts, ainsi que les psychologues, professeurs des écoles, directrice, médecin, IEN, conseillers… qui nous ont confié leurs témoignages. Remerciements également pour notre collègue Francisco psychologue EN pour ses dessins.

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