Editorial de Laurent Chazelas, président de l’AFPEN
Crises….
Déjà un an.
Confinés, déconfinés, reconfinés … Le monde change.
L’incertitude des lendemains et la raréfaction des liens sociaux pèsent aujourd’hui sur le moral de l’ensemble de la population.
L’homéostasie sociale est perturbée. Les tensions entre familles et institution scolaire se multiplient. Les cas de harcèlement augmentent. Les plaintes foisonnent tant du côté d’une dysrégulation émotionnelle que du côté d’une perte de repères ou de sens.
Les médias se font l’écho de cette santé psychique fragilisée.
Nous, les psychologues, le mesurons bien dans les écoles.
Ne sommes-nous pas au chevet des enfants et des adultes aux prises avec cette pandémie qui, comme toutes les maladies, accentue et révèle les fragilités de toutes sortes ?
Au sein de l’école, et dans toutes ses instances, des cabinets ministériels aux réunions à la DGESCO, dans les académies et dans les circonscriptions, il n’aura jamais été autant question de psychologie : que cela soit pour évoquer la souffrance psychique des enfants, le mal être, l’accompagnement des personnels et des familles, les dispositions pour faire face aux deuils, les facteurs ou processus de résilience possibles qui se mettent en œuvre.
En grec Krisis (κρίσις) signifie aussi décision, jugement. Elle est une opportunité de changement. Notre profession ne peut passer à côté de ce rendez-vous.
Il faut saisir cette opportunité d’un focus sur la dimension psychique.
Le rôle de notre association professionnelle est tout autant d’être présente auprès de ses adhérents pour soutenir et nourrir leur professionnalisme que de rendre visible notre profession et notre discipline auprès de nos partenaires et des responsables institutionnels et politiques.
Depuis 1962, l’AFPS puis l’AFPEN est une boussole en ce qui concerne la place de la psychologie à l’école.
Elle reçoit de nombreuses sollicitations pour représenter notre profession. Elle porte depuis toujours de profonds projets qui se débattent et se construisent à partir du vote de ses adhérents lors des assemblées générales.
Alors, quand un syndicat, la FSU, dans ses publications, s’en prend récemment à une audition de son président à l’assemblée nationale et à la supposé légèreté de ses postures, c’est en vérité toute l’association qui est salie par cette étonnante véhémence.
Ces propos sont inappropriés et inacceptables mais surtout la logique avancée sonne comme une tromperie.
Notre démarche ? Donner davantage de place à la prise en compte de la dimension psychique. Le premier confinement en a pointé l’absence au sein de notre institution particulièrement dans le premier degré.
Soyons attentifs aux éléments de langage utilisé. L’épouvantail de la médicalisation de la difficulté scolaire est agité par certains dès qu’il est question d’évoquer une organisation de travail avec les autres professionnels dont font partie les médecins. Étonnante représentation.
A ce jour, nos adhérents sollicitent la création d’un axe psychologique. Celui-ci pourrait s’incarner notamment dans la mise en place d’une fonction de psychologue, type conseiller technique, aux différents niveaux institutionnels avec des missions qui sont à définir clairement. En travaillant notamment avec les autres professionnels ressources (médecin, infirmiers, assistants sociaux), nous assisterions très certainement à une meilleure prise en compte de la dimension psychique et non à une augmentation, déjà en cours, de la médicalisation de la difficulté scolaire. N’en déplaise à certains.
Je voudrais terminer par trois informations.
Notre congrès, lieu de rencontres et d’échanges, initialement prévu en septembre prochain, doit être reporté en juin 2022. Cette décision fut difficile à prendre mais afin d’assurer pleinement un congrès de qualité et riche en vraies relations humaines, elle était nécessaire aux vues des conditions sanitaires.
Sur le plan international, nous sommes fiers, à l’AFPEN, de compter en notre sein la future présidente de l’ISPA. Véronique Le Mézec, vice-présidente à l’AFPEN, vient en effet d’être élue Président Elect. Elle entrera en fonction en juillet. La France et l’AFPEN auront ainsi une dimension internationale accrue.
Et puis, au nom de l’ensemble du conseil d’administration, je voudrais exprimer un sincère et vibrant remerciement à Daniel Tramoni qui, à sa demande, pour des raisons personnelles, quitte les fonctions de vice-président au sein du bureau national. Depuis de nombreuses années, Daniel a été un vif défenseur de la place des psychologues et de leur apport dans l’institution scolaire grâce à une analyse politique toujours ciselée, présent lors de nombreuses représentations et dans de nombreux combats. Bien que discret et parfois tempétueux, ses réflexions furent souvent décisives.
Continuer à soutenir l’AFPEN, c’est soutenir la place de la psychologie à l’école et des psychologues qui se rencontrent, échangent et réfléchissent. Notre actualité est dense.
N’oubliez pas votre adhésion 2021 ! Nous comptons sur vous.
Je vous souhaite une bonne lecture.
Laurent Chazelas, président
SOMMAIRE :
Page 1-2 Editorial
Page 3-5 Vie associative nationale
Page 6 Vie associative départementale
Page 7-8 Vie associative internationale
Page 9-12 Relations partenaires
Page 13 Outils et Ressources
Page 14 Colloques et Conférences
Page 15 Idées lecture !
Page 16 Textes officiels et liens utiles
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