Dans le Maine et Loire, un collectif RASED existe depuis plusieurs années. Lors des audiences auprès du DASEN, nous demandons régulièrement à bénéficier de temps de formation communs aux 3 identités professionnelles mais cette demande n’a jamais été entendue. Alors, nous nous sommes organisés seuls : les 3 associations AFPEN, AME, AREN ont co-financé une journée de formation en partenariat avec le SNU IPP qui s’est occupé, en plus, de toute l’organisation logistique (stage de formation syndical).
Nous avons ainsi accueilli Françoise Leclaire et Kahina Azzegag de l’association AFaLaC (Association Familles Langues Cultures) du Mans pour évoquer la relation d’aide en contexte transculturel. Elles nous ont présenté leur association, leurs actions et leurs outils. Pour elles, « la langue c’est l’identité », il est ainsi essentiel qu’elle soit reconnue. Elles ont également fait référence à des travaux montrant que la dévalorisation ou la non prise en compte des langues maternelles annule le bénéfice cognitif et linguistique du bi ou pluri linguisme. Elles ont aussi évoqué les rôles parentaux perturbés par la migration. Il est ainsi nécessaire d’accompagner les familles notamment pour les aider à reconnaître leurs savoirs afin de les tisser avec ceux de l’école.
Enfin, après avoir fait le constat que le système scolaire français est le plus discriminant au monde, elles nous ont rappelé que le retard de langage trop vite assimilé à l’échec scolaire est souvent vécu comme un échec du projet migratoire par la famille. Ainsi, avec l’utilisation d’un outil spécifique, l’ELaL d’Avicenne, elles tentent de valoriser les « compétences déjà-là » de l’enfant migrant et d’évaluer ses compétences linguistiques dans sa langue maternelle.
Cette journée de formation fût très riche pour tous tant du point de vue théorique que symbolique ! Nous ne manquerons pas de réitérer cette expérience prochainement.
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