Dossier de presse : Psychologues et echec scolaire

… Psychologue et échec scolaire.

Marronnier des médias, tarte à la crème des politiques, tout le monde s’interroge pour savoir si l’échec scolaire est l’échec de l’enfant ou l’échec du système scolaire.
Chacun a son opinion et ses solutions: y a qu’à, ils n’ont qu’à…de mon temps…et, même sur l’étendue des dégâts, les chiffres varient : 10, 20, 25 % (!!!) des élèves entrant au collège ne savent pas lire. La littérature (papier et internet) foisonne d’opinions, d’analyses, de rapports, de solutions, élaborées par des chercheurs, des politiques, des usagers, des enseignants, tous experts; et cela ne date pas d’aujourd’hui ni même d’hier, mais le problème perdure
Au cœur de tout cela, il y a des enfants et des adolescents en souffrance. L’, l’échec scolaire, qu’il soit lié à l’individu ou à un système, est un “revers éprouvé par quelqu’un qui voit ses espérances trompées” (Dict. Le Robert); une souffrance terrible qui a des répercussions sur toute la vie de l’individu, sa famille, la société. Un jeune en échec n’a guère d’autres solutions que de rendre l’école responsable de sa souffrance; l’école, donc la société, entraînant par là, des comportements d’exclusion et leurs débordements violents.
Echec, souffrance, rejet… violence, échec, souffrance, etc…,cette spirale dangereuse est de la compétence du psychologue mais c’est dans le système éducatif même, qu’il faut prendre en charge ce cycle et briser la chaîne des catastrophes qu’il entraîne, et seul ( ceci me semble un peu présomptueux y compris pour les psychologues intervenant à l’extérieur de l’Ecole. De plus il est dit, au dessus que ceci relève de la compétence du psychologue Je propose d’arrêter la phrase à entraîne) le psychologue de l’Education nationale peut le faire. Interface entre l’école et le sujet sa mission est d’adapter l’un à l’autre en tenant compte des personnalités, des différences, des milieux, des cultures….
Dès le plus jeune âge, il est essentiel que le premier pas vers l’apprentissage de la vie sociale que représente l’école, ne soit pas un faux pas. Dans une société à forte compétition le terme d’échec apparaît de plus en plus tôt, générateur de stigmatisation si ce n’est d’exclusion. Dés la maternelle, le désir d’apprendre peut ne pas être au rendez vous, barré ou émoussé, ne serait ce que si l’enfant est trop déstabilisé par cette confrontation à un univers nouveau. Les premiers apprentissages doivent conforter l’estime de soi et non provoquer des fractures narcissiques aux effets dévastateurs. Le psychologue de l’Education nationale, dit psychologue scolaire dans le premier degré va effectuer un travail de prévention et de suivi à l’intérieur même du système scolaire. Il peut travailler avec les familles quand des difficultés de communication apparaissent, à l’intérieur de celles-ci ou avec l’école. Il va analyser les difficultés qui apparaissent, pour pour leur donner sens (pour aider enfants, adolescents et parents à y trouver du sens me semblerait plus adapté car sinon on peut dessaisir les jeunes et les familles de leur interprétation ) , parfois permettre à l’enfant de s’autoriser à apprendre, proposer les éventuelles aides appropriées. Sa position dans le système et son expertise professionnelle lui permettent d’apporter aux uns et aux autres des éléments de réflexion qui amèneront chacun à trouver ses propres solutions, les seules autorisant le changement
Dès le début du collège l’échec prend une autre dimension tant au niveau individuel , du fait de sa résonance dans l’univers psychique particulier ( de la période de l’adolescence me paraîtrait ici plus à propos car l’univers psychique est toujours partculier Ce qu’on veut mettre en relief ici c’est la particularité de la période)de l’adolescent, qu’ institutionnel car les préoccupations liées à l’orientation ne sont jamais très loin.
Le discours dominant voudrait que l’adolescent en difficulté puisse s’en sortir en se mobilisant autour d’un projet professionnel. Or, l’expérience montre qu’aborder la question de leur avenir n’est pas si simple et qu’il s’inscrit dans la construction subjective d’un moi social. Ce membre de phrase me pose problème sur le fond car je ne pense pas qu’il faille attendre l’adolescence pour que le social apparaisse dans la personnalité . De plus la notion de « moi social » n’est pas clair . Je propose d’abandonner cette partie L’élaboration d’un projet à l’adolescence, complètement pris dans la construction de la personnalité, n’est pas uniquement une question d’information. Derrière l’énonciation d’un projet, métier ou formation, il faut entendre un désir de se positionner dans la société des adultes, de s’affirmer en tant que futur homme ou future femme, de revaloriser une image de soi, bien mise à mal à l’Ecole, par le choix d’une profession prestigieuse. Ces projets, pris dans la dynamique du développement à l’adolescence, période ultra sensible, vont changer plusieurs fois dans la scolarité, sans liens apparents, parfois, entre les uns et les autres.
Les psychologues de l’EN qui, dans le second degré, sont les co-psy, peuvent décrypter ce qui se joue pour l’adolescent et le replacer dans une perspective de changement. En pointant les projets destinés à restaurer l’estime de soi, à réparer une situation vécue douloureusement, à satisfaire les attentes de l’entourage, ils aident les élèves à en prendre conscience. Le travail sur les projets d’avenir s’avère très difficile quand ils apparaissent prescrits, fermés, décidés par avance.Par d’autres Or, c’est bien souvent ainsi que les élèves le ressentent lorsque leurs résultats scolaires trop faibles obèrent grandement leurs chances d’obtenir ce qu’ils souhaiteraient.
Le discours dominant explique que la lutte contre l’échec scolaire passe par un surcroît de temps d’apprentissage appliqué aux fondamentaux pour que les élèves comblent leurs lacunes. L’expérience montre que ce n’est pas en faisant plus que l’on fait mieux, mais en faisant autrement. Trop souvent, les aides pédagogiques qui sont apportées, rattrapage, soutien scolaire, aide aux devoirs, ne sont pas toujours adaptées et, de plus, sont accompagnées, de façon latente, par la disqualification du rôle des parents. Seul, le psychologue de l’institution peut les accompagner dans cette blessure narcissique qu’est l’échec de leur enfant, les revaloriser, les guider pour un autre regard sur son travail scolaire.
Tout au long de la scolarité (école élémentaire, collège, lycée), les familles peuvent avoir recours au service d’un psychologue de l’Education nationale, que ce soit à l’occasion de crises passagères ou plus durables, entraînant des troubles du comportement et par là même, des difficultés dans les apprentissages. C’est lui qui saura analyser ce qui fait problème et œuvrer pour des solutions, dans ou hors l’école.
• En offrant un espace spécifique et neutre. Le dialogue avec le psychologue, à l’écart des enjeux de l’évaluation aider l’enfant ou l’adolescent à expliciter son rapport aux études, lui permet de clarifier les enjeux de son travail scolaire, lui fait prendre conscience de ses processus de pensée et de ses blocages éventuels. Parfois un bilan, clinique et/ou psychométrique peut ouvrir une nouvelle dynamique pour pallier les difficultés rencontrées. Seul le psychologue peut éclairer sur l’intrication entre la vie psychique et la vie sociale, pourtant déterminante dans l’évolution du sujet.
• En direction des enseignants en favorisant une approche de l’enfant ou de l’adolescent dans sa globalité, en facilitant les échanges et la circulations des observations et des points de vue, en mettant en évidence les ressources des individus et des groupes, en servant de médiateur, en contribuant à la réflexion pour la mise en place de dispositifs adaptés en fonction des élèves ou des groupes.
L’enfant qui n’apprend pas (ou mal) subit le regard des autres enfants, des adultes, famille et professeurs. Pire que tout, il subit son propre regard, et met en œuvre des réactions de mise à distance, ses mécanismes de défense mal adaptées. L’échec scolaire creuse son désespoir. Il a de lui même une image dévalorisée insupportable; et c’est alors qu’il peut mettre en place d’autres repères, d’autres codes, d’autres valeurs réactionnelles, opposées à celles de l’école.
Quelle qu’en soit la cause, l’échec scolaire est toujours une violence faite à l’enfant et parfois dès son plus son âge. Quelles que soient les compétences pédagogiques des professeurs, si rien n’est fait sur le plan psychologique, dans la plupart des cas, l’exclusion guette ces enfants. En effet si dès le collège, ils ont le sentiment que leurs possibilités de devenir se restreignent, qu’ils sont voués à des formations ou des métiers qu’ils n’ont pas souhaités, ils ont tôt fait de décrocher, de désinvestir la scolarité, de retourner leur impuissance contre l’Ecole ou contre eux mêmes.
L’exclusion n’est pas une fatalité, pas plus que l’échec scolaire. Pour les combattre, des psychologues, reconnus par un statut ceci ne convient pas pour le second degré Ne peut on mettre « institutionnellement » pour garder l’idée du statut et suffisamment nombreux, sont indispensables dans l’Education nationale.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.