Chers collègues,
Vous pourrez lire ci-dessous la présentation du numéro 2020-1 de Psychologie & Éducation, “Quand l’apprentissage ne va pas de soi”.
Ce numéro a été préparé bien en amont de cette traversée de l’épidémie du coronavirus que nous connaissons en ce moment, et de son corollaire, le confinement. Nous restons à l’écoute et ne manquerons pas de rendre compte dans la revue de ce qui se passe.
Nous vous souhaitons le meilleur, et n’hésitez pas à nous contacter pour partager vos expériences.
Le comité de lecture
comite.lecture@afpen.fr
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SOMMAIRE 2010-1
Maurice VILLARD
– Jalley avec Wallon
Patricia MARCHAND, Joane DENEAULT, Caroline BISSON
– La classification des quadrilatères et son enseignement au primaire : réflexion développementale et didactique
Raymonde MANICOM & Jean-Charles HOUILLON
– Effet d’un entraînement explicite sur la mémoire sémantique déficitaires des élèves de cycle 2 et sur la compréhension de l’écrit
Alain BAUDRIT
– Les communautés d’apprentissage : des formations reconfigurées par l’usage des TIC ?
Libre-propos
Guylène LE MOIGNE
– La demande, c’est quoi ?
Éditorial
2020, an IV du statut pour les psychologues de l’éducation nationale.
L’AFPEN poursuit sa réflexion sur le métier, sous différentes formes, en particulier avec sa revue Psychologie & Éducation. La lecture, pour un psychologue, est l’outil de formation le plus accessible, qui permet de s’arrêter, de se recentrer, de penser… lire un article fait associer sur des situations, nourrit les représentations, remobilise et enrichit les outils méthodologiques… La revue se donne aussi pour mission d’être un espace de partage d’expériences, avec sa rubrique Témoignages et pratiques professionnelles, pour laquelle tous sont invités à écrire. Le comité de lecture accueille toujours avec beaucoup d’intérêt et de plaisir les articles que nous font parvenir les auteurs. C’est le cas pour ce numéro qui se partage entre chercheurs universitaires et praticiens pour explorer différents domaines de la psychologie dans le champ scolaire.
« Psychologie de l’enfant, pédagogie et éducation étaient pour Wallon indissociables car participant à l’humanisation des individus »; elles sont aussi les composantes du champ d’exercice de la psychologie à l’école. Ce numéro s’ouvre avec un article qui rassemble l’essentiel des apports d’Henri Wallon. Il nous rappelle comment un modèle théorique donne sa cohérence à la pratique professionnelle. Un Libre-propos sur la demande adressée au psychologue, la demande dans tous ses états, conclut la revue.
Si le psychologue observe et analyse ce qui se passe dans l’institution, là où ce qui se dit ou se demande est à décrypter, la recherche explore des zones du réel pour expliquer ce qui se passe en arrière-plan de ce que l’on voit et perçoit. Elle mène un travail de démystification des évidences. Trois comptes rendus de recherches interrogent successivement, un enseignement en mathématiques, la compréhension de lecture, les apports des nouvelles formes d’apprentissage apportée par le numérique.
Quand l’apprentissage ne va pas de soi, il faut aller chercher du côté de la didactique et de la pédagogie.
Maurice Villard nous invite à une plongée revigorante dans la pensée d’Henri Wallon vue à travers l’œuvre d’Émile Jalley. À la croisée de la philosophie et de la psychologie, l’approche dialectique, centrale dans les modèles d’Henri Wallon et d’Émile Jalley, est clairement exposée à l’appui de nombreuses références. « Chez Wallon, […] c’est au conflit entre les termes du couple que l’on pourrait assigner la fonction de mise en tension et donc en mouvement, autorisant le passage d’un état à un autre plus complexe, sous une forme spiralée. » L’auteur se fait l’écho d’Émile Jalley qui déplore l’oubli de la pensée dialectique, occultée par les approches actuelles qui privilégient « l’empirisme et le réductionnisme ». C’est une belle mise en perspective de la complexité du modèle bio-psycho-social de Wallon que nous propose Maurice Villard ; un plaidoyer qui interroge l’éclectisme actuel et le morcellement des façons d’aborder les difficultés des enfants.
Au croisement de la psychologie du développement et de la didactique des mathématiques, la recherche de Patricia Marchand, Joane Deneault et Caroline Bisson, interroge la nature des difficultés de l’apprentissage de la classification des quadrilatères à partir de l’observation de décalages dans son utilisation. Une expérience auprès d’élèves et l’analyse de documents pédagogiques montrent des confusions dans le maniement de la relation d’inclusion qui structure l’emboîtement des classes et sous classes. Cette relation doit s’articuler avec l’inférence des propriétés des objets, en respectant les règles de transitivité et d’asymétrie. Les auteures pointent les différentes sources d’erreur, au niveau conceptuel et didactique, qui brouillent le processus d’abstraction des relations et induit un « conflit cognitif entre le voir et le savoir ». Cette réflexion peut s’élargir aux enjeux didactiques de la capacité plus générale de classification, comme outil d’organisation du réel et d’appréhension du monde.
Pour comprendre ce qu’on lit, la seule rencontre avec les mots ne suffit pas. La recherche, en sciences de l’éducation, conduite par Raymonde Manicom et Jean Charles Houillon porte sur les difficultés de compréhension de lecture. Des effets positifs d’un entrainement, en vocabulaire et en inférences, sur la mémoire sémantique et sur la compréhension auprès d’un échantillon d’élèves de cycle 2. La compréhension de l’écrit engage un travail cognitif, une représentation mentale qui mobilise une dimension littérale et une autre inférentielle. Pour les auteurs, cette dimension n’est pas toujours prise en compte dans l’apprentissage. Au-delà de l’objectif d’améliorer la compréhension de l’écrit, c’est la construction de l’appareil à penser qui est stimulé avec l’apport de mots combiné à la capacité à faire des liens.
Dans l’article d’Alain Baudrit, à l’appui de différentes recherches, deux modalités d’apprentissage en groupe sont comparées, en présentiel ou à distance grâce aux TIC, techniques de l’information et de la communication. Au sein de ces deux types de « communautés d’apprentissage », se tissent des liens cognitifs et sociaux, d’entraide et de solidarité ; apprendre est bien un processus social. L’apprentissage en ligne donne accès à davantage d’échanges et de ressources, et surtout permet des apprentissages fortuits et inattendus qui démultiplient les perspectives. La sérendipité apporte une créativité et une ouverture de la pensée en réseau. La surabondance interactive demande au sujet d’avoir un mental fort pour garder le fil de ce qu’il cherche… Le bon sens nous dit que la combinaison de ces deux formes de travail en groupe serait tout à fait porteuse.
Guylène Le Moigne nous embarque dans un voyage, plutôt un vagabondage vivant et vivifiant au cœur de la demande, c’est à dire au cœur des enjeux du métier de psychologue. Omniprésente, insistante, discrète, urgente, injonctive… la demande n’en finit pas de se décliner. Dans ce propos très libre, on y est, on s’y retrouve, on partage… la demande contient l’âme du métier, sa dynamique et sa créativité, elle est la colonne vertébrale de notre sentiment d’identité.
Merci aux auteurs pour leur coopération cordiale dans le montage de cette revue.
Le comité de lecture
Livres et revues
BRACONNIER, A. (2019). La menace dépressive à l’adolescence. Toulouse, Érès.
CAHON, J., YOUENN M., sous la direction de, (2020). Refus et refusés d’école. Éditions Presses Universitaires de Grenoble.
GEFFARD, P. Expériences de groupes en pédagogie institutionnelle. 2018. L’Harmattan.
DUPONT M., LEBRUN P-B. (2019). Droit à l’usage des psychologues. Dunod.
ENVIE D’ECOLE – Y a-t-il une place pour la clinique à l’école ? le Journal des rééducateurs de l’Éducation nationale – n° 99 juin/juillet 2019.
ENVIE D’ECOLE, le journal des rééducateurs de l’Éducation nationale – n° 100 septembre/octobre 2019.
FUTURIBLES – janvier-février 2019 – n°428.
HENRION A., GREGOIRE J. (2014). Adolescents et difficultés scolaires. Approche de la complexité. Mardaga.
L’ECOLE DES PARENTS. N° 633 – Octobre/novembre/ décembre 2019
Petite enfance : la place des pères